Comment limiter les écrans ? 5 astuces de parents

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PAR Anne-Laure

Les écrans ont littéralement envahi notre environnement. Entre les smartphones, les tablettes et les ordinateurs portables, nous sommes cernés par les images et les contenus vidéos. Difficile, dans ces conditions, de parvenir à limiter l’usage des écrans chez les jeunes enfants. Pourtant les mises en garde contre la consommation d’images ne cessent de se multiplier. Entre interdire totalement les écrans dont on ne voit que les dangers et laisser nos enfants livrer à eux-mêmes face aux écrans, il est possible de faire le choix d’un usage raisonné des écrans.

Nous l’expérimentons au quotidien avec notre fils Stanislas de 3 ans et demi. Comme tous les enfants de son âge, il est bien sûr attiré par les écrans. Cet attrait s’est manifesté très tôt, renforcé par le rôle que les écrans jouent lorsqu’une partie de vos proches vit à 7000 km. Stanislas l’utilise depuis ses 18 mois pour être en contact avec ses grands-parents maternels. Chaque semaine, nous passons près entre 30 et 45 minutes en visioconférence. Etant donné ce contexte particulier, nous avons cherché à mettre en oeuvre un certain nombre de principes assez simples que je vous partage dans mon billet.

1. Limiter le nombre d’écrans disponibles

Bien que très simple, cette première astuce est toujours utile à rappeler. Plus vous avez d’écrans autour de vous, plus vous multipliez les opportunités pour votre enfant de pouvoir/vouloir les consulter. J’ai dénombré chez nous jusqu’à 8 écrans ces dernières années. Mais ils ne sont pas tout simplement pas accessibles.

Par ailleurs, nous avons fait le choix, avec Papa Crapule, de ne pas avoir de télévision. Nous nous en sommes débarrassés pour décider des programmes que nous souhaitions visionner. Etre acteur de notre consommation d’images et de vidéo. La télévision est un spectacle qui place l’enfant tout comme les adultes dans un rôle passif moins propice aux apprentissages.

Je ne suis pas en train de dire qu’il faut vendre votre télévision. Si vous en avez une, mon premier conseil serait de ne pas l’ouvrir systématiquement pour « meubler l’environnement sonore » comme la pratique le veut souvent. Choisissez d’être acteur, sélectionnez ce que vous regardez et ce que votre enfant est susceptible de voir. Il s’agit d’éviter que les jeunes enfants ne soient exposés à des images, en particulier violentes, même de manière indirecte et passive. La remarque vaut également quand vous êtes en déplacement dans votre famille ou chez des amis.

Dernière remarque : aucun écran ne doit être accessible et disponible dans la chambre même de votre enfant.

2. Pour limiter les écrans, commencez par montrer l’exemple

Les enfants, surtout les plus jeunes, agissent par mimétisme et/ou imitation selon les circonstances et leur âge. Vous conviendrez assez aisément de l’affirmation suivante :

Si vous êtes en permanence devant les écrans, il est compliqué d’expliquer à votre enfant que cette activité peut lui être nocive.

L’essentiel des apprentissages du début de la vie se fait par imitation de ses parents, des frères, soeurs et autres humains qui l’entourent. Comment pourrait-il comprendre que dans le cas des écrans, il ne faut pas imiter votre comportement ? Chercher à limiter l’usage des écrans chez les jeunes enfants nous place alors devant nos propres paradoxes.

Découverts par les neurosciences chez le macaque dès 1996, les neurones miroirs n’ont été identifiés qu’en 2010 chez les humains de manière certaine. Aujourd’hui nous savons que nous sommes équipés dès notre plus jeune âge pour apprendre grâce à ces neurones particuliers.

Les neurones miroirs
Comment les neurones miroirs sont à l’origine de tout apprentissage

Personnellement, je fais de gros efforts pour que Stanislas me voit le moins souvent possible devant un écran, surtout le soir. Bien sûr en travaillant dans le digital, c’est parfois un peu compliqué. Il faut un peu jongler et alterner avec Papa Crapule pour s’occuper lui sans écran dans notre environnement.

3. Fixez des règles claires pour limiter l’usage des écrans

Chacun d’entre nous a pu constater à quel point les activités que nous réalisons via les écrans sont chronophages. Difficile même pour les adultes d’arriver à décrocher alors que nous sommes équipés mentalement pour penser de manière raisonnable. Placés devant les écrans pour libérer du temps à leur parents et/ou se calmer, les enfants sont en réalité sur-stimulés. Ils entrent logiquement en crise dès que l’écran s’éteint. D’où l’importance de fixer des règles pour éviter de produire ce comportement.

Pas d’écran le soir

Nous avons fixé une première règle intangible. Pas d’écran le soir sachant les méfaits de la lumière bleue émise par les écrans.

Passée une certaine heure, même si Stanislas peut nous solliciter, nous refusons catégoriquement de lancer une vidéo. Nous lui expliquons alors que ce n’est pas bon pour sa santé car cela l’empêchera de bien dormir. Un discours de raison que nous nous efforçons de lui inculquer même si à son âge, nous savons qu’il est compliqué à comprendre. A l’inverse, quand l’heure du coucher approche, nous baissons les lumières et proposons des activités plus calmes pour favoriser le sommeil.

Limitez la durée de visionage

Ce que est difficile à gérer avec les écrans, c’est d’y mettre un terme pour passer à une autre activité. Souvent l’arrêt du visionage d’un dessin animé se solde par une « mini-crise ». Nous l’avons expérimenté avec Stanislas. Aussi, nous avons rapidement mis en place une règle simple pour lui et pour nous. Avant même de commencer à regarder un dessin animé, nous lui indiquons l’activité qui succèdera à l’écran. Et comme il parle correctement, nous lui demandons de confirmer s’il a bien compris ce qui mettra fin à cette séquence. S’il faut le faire patienter avant déjeuner : « je prépare ton repas et dès qu’il est prêt, nous arrêterons la vidéo. »

Certaines de nos connaissances ont mis en place un système de récompense avec leurs jumeaux de 4 ans. Chaque « bonne action » (aider à débarrasser, à nettoyer le jardin…) permet aux enfants de gagner 10 minutes d’écran par semaine. Ils ont fixé la durée maximale de consommation à 2 heures. Ainsi quand arrive le week-end, ils ont cumulé un certain temps disponible pour pouvoir se distraire.

Selon l’âge de votre enfant, la durée maximale recommandée pour limiter l’usage des écrans chez les jeunes enfants varie.

Dernier conseil pour protéger ses yeux

Enfin dans tous les cas, laissez une distance de 60 centimètres entre les yeux de l’enfant et l’écran. Ils ont trop souvent tendance à avoir le nez collé sur l’écran. Trouvez une disposition écran/fauteuil pour contraindre à cette distance de manière subtile.

4. Des alternatives pour limiter l’usage des écrans

Anticiper

Souvent les écrans sont un moyen simple et rapide pour les adultes de faire patienter les enfants pris au dépourvu. Il est des circonstances où vous pouvez anticiper que l’attente risque d’être longue. Rendez-vous chez le pédiatre, long voyage en voiture pour aller en week-end ou en vacances ou attente pour être servi au restaurant.

Plusieurs solutions s’offrent à vous. D’abord ne sortez jamais sans un petit sac avec les « jouets phare » du moment ou un livre qui occuperont votre petite canaille le moment venu. Prévoyez plusieurs occupations pour ne pas être à court d’occupations.

Changer vos habitudes

Si vous le pouvez, évitez tout simplement certaines mises en situation. C’est encore le moyen le plus sûr de limiter l’usage des écrans chez les jeunes enfants. Oubliez pour un temps le restaurant, surtout quand votre enfant commence à marcher et souhaite explorer par lui-même tout nouvel environnement. Privilégiez les pique-niques sur une aire de jeu si le temps le permet. Chacun y mange à son rythme et vous n’aurez aucune attente à devoir meubler… en un mot : royal !

Plutôt que l’image, vous pourriez choisir de recourir à un autre media qui favorise l’imagination. J’ai découvert la radio pour les enfants, BLOOM, en naviguant sur Cool Parents Make Happy Kids. Je l’expérimente depuis peu de temps avec Stanislas.

Quand ils grandissent, vous pouvez aussi initier vos petites canailles à d’autres activités. Dans cette perspective, vous pouvez consulter mon billet dédié à l’apprentissage des échecs à 6 ans.

Appeler à l’aide

Quand l’écran est devenu la solution pour calmer l’enfant, la situation est bien plus délicate. Idéalement il ne faudrait pas être arrivé à ce stade d’usage car la mise en place d’alternatives sera plus compliquée. Si malgré tout, vous vous retrouvez dans cette situation et souhaitez revenir en arrière, il serait préférable de vous faire accompagner par un psychologue. Il saura vous aider à sortir par étape de l’engrenage dans lequel vous vous trouvez.

5. Restez présent pour échanger et contrôler

Contrôlez les contenus

Tout d’abord, soyez présent pour sélectionner avec votre enfant ce qu’il pourra visionner. Dès cette étape, vous pouvez expliquer pourquoi vous êtes d’accord pour qu’il voit tel dessin animé mais pas tel autre.

Même si je ne souhaite pas faire la promotion d’une plateforme, plutôt qu’une autre, sachez que Youtube propose une application spécialement créée pour les enfants. Impossible d’y effectuer une recherche directe parmi les vidéos hébergées sur le site. Il ne diffuse que des programmes vérifiés et appropriés aux enfants. En parallèle, vous pouvez aussi constituez votre propre DVDthèque pour vous assurer des contenus que vos enfants pourront voir.

Echangez sur les contenus avec votre enfant

Par ailleurs, ne laissez jamais votre enfant tout seul face à l’écran. Ce qu’il voit peut lui faire peur, même si le programme que vous avez sélectionné est destiné à son âge. Par exemple, Stanislas à 3 ans nous indique que « Reine des Neiges » ou encore « Vaïana » lui font peur. Il refuse de les regarder alors que ces dessins animés ont reçu la classification « Tous publics » du CNC. Souvent, nous utilisons les écrans pour nous dégager du temps pour réaliser une tâche ménagère. Donc nous ne sommes pas disponibles par définition. Mais restez toujours présent à proximité pour pouvoir échanger et poser des questions sur la compréhension de ce qui a été visionné.

Il ne s’agit pas que l’enfant associe les écrans à une activité solitaire qui l’isolerait. Il faudrait plutôt qu’il puisse y voir aussi une opportunité pour échanger avec ses parents sur des sujets qui l’intéressent.

Quid des jeux vidéos ?

Pour conclure, je voudrais élargir le sujet en évoquant les jeux vidéos. J’avoue être totalement ignorante en la matière. Je suis passée à travers quand j’étais jeune. Mais Stanislas nous montre régulièrement une console de jeux vidéo sur les brochures commerciales distribuées dans notre boîte aux lettres. Il l’a repérée chez un cousin depuis bien longtemps et la reconnaît facilement grâce à ses couleurs bleu & rouge. En faisant mes recherches pour rédiger ce billet, j’ai appris l’existence d’un système de classification par âge nommé PEGI (pour Pan European Game Information). Pour savoir comment ça fonctionne et si vous pouvez oui ou non diffuser un jeu à votre enfant, appuyez sur « Play » 🙂

PEGI s'explique dans un spot TV

Je prévois prochainement de consacrer un billet à la durée que les enfants peuvent passer devant les jeux vidéos. La question constitue un sujet tellement récurrent dans les conversations de parents ! Même si pour le moment, nous n’avons pas encore vraiment eu besoin de prendre position dessus, Stanislas entend régulièrement parler de tel ou tel jeu. C’est pourquoi je me suis renseignée sur l’âge recommandé pour jouer à Fortnite. De même j’ai rédigé des articles sur les jeux historiques comme Minecraft ou encore à Roblox.

En guise de conclusion

Pour conclure, la révolution du numérique nous place dans une nouvelle situation irréversible. Tant que nous aurons l’énergie pour les alimenter, les écrans ne disparaîtront pas. A nous, parents, de trouver une voie équilibrée qui permette à nos enfants de tirer le meilleur des opportunités du monde d’aujourd’hui. J’espère que ces quelques idées vous aideront dans votre quotidien avec vos enfants. Et si vous avez d’autres astuces pour limiter l’usage des écrans à la maison, n’hésitez pas à les partager en commentaires ! 👇

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Anne-Laure
Anne-Laure est la maman d'un petit garçon de 6 ans. Fondatrice de Petite Crapule, depuis sa grossesse elle n'a pas arrêté de s'informer sur la maternité et la parentalité. Elle partage ici ses recherches et expériences de maman blogeuse, entrepreneure et auteure.

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