Nourrir bébé

Durant la première année de sa vie, l’être humain connaît sa croissance la plus importante. En moyenne, le poids de naissance de bébé est multiplié par 3 et sa taille augmente de 50%. Ainsi le cerveau du nouveau-né grossit à raison de deux grammes par jour. Certains parleront de miracle de la vie. Vous êtes libre d’adhérer ou non à cette vision. Mais soyez conscient(e)s que l’alimentation joue un rôle décisif dans la réalisation de cet exploit. Comme pour toutes les espèces animales, les parents ont une mission vitale pour relever le défi de nourrir bébé

Si les premiers mois, le lait est suffisant pour couvrir les besoins de votre nourrisson, il faut progressivement introduire les premiers aliments. Mais que vous choisissiez de l’allaiter au sein exclusivement ou de le nourrir au biberon, vous avez des chances d’être confrontée à des problèmes de régurgitations, de coliques ou de gaz. Une fois que la diversification alimentaire entamée, des risques d’étouffements ou d’intolérances alimentaires peuvent aussi survenir. Bref, l’alimentation de bébé nécessite de l’énergie, de la détermination mais d’abord et avant tout beaucoup d’amour….

Décoder les mystères de la faim chez bébé

Quelle que soit la manière dont vous nourrirez votre enfant, le premier défi à relever sera de décrypter les signes de la faim. En effet, votre nourrisson n’est pas dotée de la parole : il ne sait communiquer que par des pleurs. Il faudra donc apprendre à reconnaître les sons émis par votre nourrisson pour distinguer « j’ai faim » de « je veux faire un rot ». Vous vous demanderez souvent quand le nourrir et régulièrement aussi s’il boit suffisamment.

Enfin, vous serez confrontée à des comportements exceptionnels et déroutants lors des poussées de croissance. En effet, à certains moments clefs des premiers mois de la vie de bébé, vous aurez l’impression qu’il n’est jamais rassasié. De quoi être un peu stressé(e)… Mais rassurez-vous tout ceci est normal et tout nouveau parent en fait l’expérience. La bonne nouvelle c’est que la recherche s’intéresse de plus en plus à comprendre ce petit être qui vient de naître. Nous savons que ces poussées se produisent entre 7 et 10 jours, à 3 semaines, à 6 semaines et à 3 mois.

Dès ses premières heures de vie, l’alimentation des bébés est en tout cas réduite à un aliment unique : le lait. En effet, le nourrisson n’est pas en mesure d’ingérer des aliments solides. Avant 3 mois, le nourrisson rejettent de manière réflexe tout aliment solide que vous lui présenteriez. Mais vous avez le choix entre allaiter au sein ou donner le biberon, ou mixer les deux.

L’allaitement maternel exclusif

L’allaitement au sein nécessite un apprentissage pour les deux parties en présence. En effet, votre bébé n’a jamais tété avant de venir au monde : il se nourrissait uniquement via le placenta.

Du côté de la mère aussi, l’allaitement n’est pas inné même si certaines femmes prendront des positions plus adaptées rapidement. Cela tient aussi à votre environnement.

Si vous n’avez jamais vu personne allaiter autour de vous, vous mettrez sûrement un peu plus de temps. A l’inverse, si vous vivez dans un environnement culturel où l’allaitement est la règle, vous aurez sûrement intériorisé de manière inconsciente certaines pratiques.

Aujourd’hui, il existe de nombreuses aides pour faciliter l’allaitement maternel parce qu’il est recommandé sur le plan médical. En effet, l’OMS préconise allaitement maternel exclusif jusque 6 mois. Aussi,  des conseillères en lactation, souvent sages-femmes, peuvent vous accompagner même avant l’accouchement et souvent dès la maternité.

Elles vous rassureront si vous doutez de vos capacités. Ses conseillères vous expliqueront les mécanismes qui opèrent pour pouvoir exprimer le lait et comment seront vos seins pendant l’allaitement. Elles détailleront comment se déroule une tétée étape par étape car vous ne produisez pas le même lait du début à la fin de la tétée. Elles vous parleront aussi l’évolution de l’allaitement au cours de la vie de bébé.

Leurs conseils porteront aussi bien sur la fréquence et la durée des tétées que sur les positions à privilégier pour éviter les douleurs et complications. Enfin, elle vous orienteront pour vous aider à bien tirer votre lait en vue de la reprise du travail. En ce sens, elles pourront vous donner des astuces pour réussir à combiner allaitement au sein et biberon avant d’envisager le sevrage. 

Nourrir bébé au biberon

En général, le pédiatre de la maternité vous conseillera une marque de lait infantile si vous ne souhaitez ou pouvez pas allaiter. Vous aurez alors besoin de savoir quelle quantité de lait donner pour nourrir bébé au biberon. Au départ, bébé ne boit que de très petites quantités de lait parce que son estomac ne peut contenir que 5 à 7 ml. À mesure de sa croissance, il pourra recevoir davantage de lait. Bref, le volume de lait dépend de l’âge de votre nouveau-né. Mais de toute façon, gardez en tête que la quantité consommée varie beaucoup d’un bébé à l’autre et même d’un jour à l’autre.


Au départ, bébé ne boit que de très petites quantités de lait parce que son estomac ne peut contenir que 5 à 7 ml.


Là aussi, vous devrez apprendre comment donner le biberon et trouver une position confortable pour réaliser cette opération jusqu’à 8 fois par jour durant les premières semaines. Vous souhaiterez aussi peut-être tiédir le lait pour que bébé ne consomme pas une boisson à température ambiante. Plus globalement, vous aurez aussi besoin de matériel pour nourrir bébé au biberon : choisir la bonne tétine avec le bon débit et la bonne matière, les goupillons, changer la taille des biberons en fonction de l’âge de bébé… Bref vous allez devoir vous équiper pour pouvoir nourrir bébé au biberon !

Enfin, il est très important de savoir comment nettoyer parfaitement ce matériel. Comme le nouveau-né est très fragile, toute intoxication alimentaire ou maladie peut le déshydrater rapidement et le mettre en danger. Vous pouvez placer biberons et tétines au lave-vaisselle. Vous pouvez aussi les laver à l’eau savonneuse. Mais plus encore plus de sécurité, nous avons adopté des règles d’hygiène plus strictes en utilisant un stérilisateur. Comme la température ambiante est plus élevée ici sous les tropiques, nous avons jugé que c’était judicieux.

La diversification alimentaire, une étape clef pour nourrir bébé

L’introduction d’aliments « solides » autres que le lait dans l’alimentation des bébés est une phase de transition à opérer progressivement. Comme tout changement dans le comportement, elle inquiète souvent les parents.

a première information qu’ils recherchent consiste alors à savoir quand introduire les aliments. Or la réponse a varié au court du temps. Aussi il n’est pas toujours évident de s’y retrouver. Même aujourd’hui, l’OMS recommande de commencer la diversification alimentaire à partir de l’âge de 6 mois.

De son côté, le ministère de la santé recommande de débuter une fois le 4ème mois révolu du bébé mais pas plus tôt pour ne pas prendre de risque de carences et d’allergies. Il existe ce qu’on appelle une « fenêtre d’opportunité » et des signes à repérer chez votre bébé.

Une fois que vous saurez quand commencer, vous aurez sûrement besoin de conseils pour savoir comment introduire les aliments. Tout particulièrement vous chercherez lesquels proposer en premier et sous quelle forme (petits morceaux, purée…).

Et là encore, plusieurs « écoles » existent surtout depuis que la diversification menée par l’enfant a été popularisée. Par ailleurs, certains parents opteront pour des petits pots tout faits ou pour du « fait maison ». Avec Papa Crapule, nous avons privilégié les purées faites maison. À la fois pour une meilleure maîtrise des ingrédients utilisés et pour privilégier l’approvisionnement local et les circuits courts.

Ponctuellement, Stanislas a mangé aussi des petits pots, en cas de diarrhée, par exemple, où les compotes à base de coing sont recommandées pour retrouver un transit normal. Nous ne vous recommandons pas forcément une manière plutôt qu’une autre. Libre à vous de vouloir ou non vous en inspirer.

Pour vous aider à nourrir bébé, les ustensiles et le matériel de puériculture jouent aussi un rôle à ne pas négliger. Ainsi, la matière d’une cuillère – silicone, métal,….- peut ou non convenir à votre bout’chou. Elle peut causer un blocage auquel vous ne penserez pas forcément. D’un autre côté, notre expérience montre aussi que parfois, certains de nos achats sont inutiles… Enfin, il est important d’alerter les parents sur certains risques liés au passage à l’alimentation solide comme les risques d’étouffement. 

Gênes et empêchements

Il y a un dernier aspect important qui risque de vous stresser. Il s’agit de tous les phénomènes que bébé va peut-être expérimenter.

Ils peuvent se produire aussi bien si vous l’allaitez exclusivement au sein ou au biberon ou ensuite au cours de la diversification.

En effet, bébé adopte alors une alimentation mixte qui couple le lait, maternisé ou maternel, à des aliments solides.

Selon les enfants, ces empêchements seront plus ou moins marqués. Dans notre cas, nous n’avons jamais connu de régurgitation, ni de colique du nourrisson avec notre petite crapule. Nous nous estimons très chanceux.

Mais bien sûr, cela peut impacter fortement votre vie de famille et être une source de difficultés et d’angoisse à l’idée de nourrir bébé. Hoquets, rots, gaz, régurgitation, ventre dur… autant de gênes lui procurent de l’inconfort qu’il manifeste souvent en pleurant.

Dernier souci à évoquer : les risques d’allergie et d’intolérance alimentaire qui sont de plus en plus fréquents chez les bébés. Certains nourrissons réagissent ainsi à l’introduction de certains laits maternisés dont la composition ne leur convient pas. Parfois des allergies au lactose s’observent dès quelques mois.

Ensuite, l’enfant peut ne pas supporter certains aliments. D’ailleurs cela justifie que l’introduction de certains aliments soient recommandée plus tardivement comme les légumineuses ou le soja.