Avec le sommeil, l’alimentation des bébés constitue l’une des préoccupations majeures de tout nouveau parent. Même si le nourrisson ne boit au départ que du lait – maternel ou infantile – « quand le nourrir » et donc « combien lui donner » font partie des questions récurrentes des « primo-parents ». Entre les recommandations des grands-parents et celles de l’OMS, les écarts peuvent être importants…. Comment s’y retrouver ? Qui suivre ? Voici encore un sujet qui nécessite de rassembler dans un guide complet toutes les recommandations au sujet de l’alimentation bébés de la naissance à 12 mois.
La première année de vie du bébé est celle où la croissance est la plus importante. En moyenne, le poids de naissance est multiplié par 3 et la taille augmente de 50%. Surtout le cerveau grossit à raison de deux grammes par jour. L’alimentation a un rôle crucial pour que cette croissance soit optimale. Au cours de cette première année, le nourrisson connaît aussi une évolution majeure de son alimentation avec l’introduction des premiers aliments. C’est la phase de « diversification alimentaire ». Après des mois où il n’a fait que boire, le passage à l’alimentation « solide » est une étape délicate qui peut angoisser certains parents.
Le lait au coeur de l’alimentation du nourrisson
Au départ, l’alimentation des bébés est réduite à un aliment unique. Dès ses premières heures de vie, elle repose sur le lait, de préférence maternel. En effet, le nourrisson n’est pas en mesure d’ingérer des aliments solides avant longtemps.
Les bienfaits du lait maternel
Quel que soit votre lieu de résidence, dans un pays industrialisé ou en développement, la recommandation de l’OMS ne diffère pas. Les femmes qui viennent d’accoucher doivent pratiquer l’allaitement au sein exclusif pendant les 6 premiers mois de la vie du bébé. Il suffit pour couvrir tous les besoins du nourrisson. Le sevrage, c’est-à-dire arrêt complet de l’allaitement maternel, ne s’opère qu’aux environs des 2 ans. Dans l’intervalle, le lait est complété par une autre alimentation.
Concrètement, le nourrisson ne doit boire aucune autre boisson, pas même de l’eau. Même quand on vit en zone tropicale ou équatoriale, même quand il fait chaud en été. Seul(e)s quelques gouttes ou des sirops peuvent être ingéré(e)s pour fournir des vitamines, des minéraux ou des médicaments. Cela peut surprendre mais en fait, le lait maternel se compose à plus de 80% d’eau, en particulier au début de chaque tétée. En pratiquant un allaitement à la demande, répondant à chaque sollicitation du nouveau-né de jour comme de nuit, la mère est sûre d’abreuver son enfant. Le lait sécrété par la mère constitue en effet le mode d’alimentation optimal.
Le lait maternel : quels avantages pour le bébé ?
D’abord il renferme tous les ingrédients nécessaires à la croissance et au développement de l’enfant dès son premier jour. La composition du colostrum, le liquide jaune sécrété en fin de grossesse, constitue un aliment exceptionnel doté de propriétés nutritionnelles adaptées au nouveau-né. Pour schématiser, il se compose des éléments suivants :
- eau pour l’essentiel ;
- lipides dont certains acides gras spécifiques pour la construction du cerveau et de la rétine;
- glucides sous formes de lactose important pour le cerveau et favorisant un transit rapide et des selles liquides;
- des protides contenant peu de caséine pour faciliter la digestion (mais donc des tétés fréquentes) et des protéines adaptées à l’immaturité du foi et des reins du nourrisson.
Mais au delà des apports nutritifs, la nourriture du nouveau-né revêt des enjeux bien plus importants. Caractérisé par une forte concentration d’anticorps et de vitamines, le colostrum contribue à assurer la protection du bébé. Ce n’est pas anodin quand on réalise que le passage de la vie intra-utérine à extra-utérine se caractérise par la rencontre avec les microbes qui pullulent. Le lait maternel prend le relais du colostrum passé les trois premiers jours d’allaitement. Changeant légèrement de composition, il continue de jouer le même rôle protecteur contre les infections gastro-intestinales. L’OMS insiste sur le fait que ceci est valable tant pour les pays en développement que pour les pays industrialisés. Diarrhées et pneumopathies sont moins fréquentes chez les nourrissons allaités. Un bébé en bonne santé ne prend pas de médicaments. L’allaitement exclusif au sein joue donc un rôle préventif pour ses maladies chroniques du nourrisson.
Le choix d’une alimentation bébés exclusivement au sein aurait aussi des effets préventifs sur l’apparition ultérieure de maladies. Toutefois cela reste difficile à mettre en évidence. En effet à l’âge adulte, certaines études tendent à affirmer que les enfants allaités présentent une tension artérielle et un taux de cholestérol plus bas, qu’ils ont moins tendance à être en surpoids ou obèse ou à développer un diabète.
Au de là de la pure perspective alimentaire, l’allaitement participent aussi au développement sensoriel du nourrisson par le peau contre peau. Elément constitutif de la relation mère-enfant, ce mode d’alimentation a aussi des vertus sur le plan cognitif. Certes celles-ci sont modestes mais démontrées dans la majorité des études et elles persistent à l’âge adulte.
L’allaitement : possible pour toutes les mères ?
La plupart des femmes sont aptes à produire du lait maternel. Dans certains pays comme les pays scandinaves, le taux d’allaitement approche les 100%. On estime que seules 5% des femmes seraient incapables d’allaiter pour des raisons purement physiologiques. Pourtant l’arrêt de l’allaitement est fréquent bien avant les 6 premiers mois recommandés par l’OMS… Au niveau mondial, seulement 40% des nourrissons de moins de 6 mois sont allaités exclusivement au sein. En France, le dernier chiffre connu pour le taux d’allaitement est de 68,1% en 2016.
Mon expérience personnelle me fait aussi pencher sur une forte composante psychologique. Le jour où mon pédiatre m’a dit qu’il fallait que j’arrête de me mettre la pression, la production de mon lait a commencé à être bien plus abondante ! Les encouragements de l’entourage participent aussi donner confiance à la mère dans ses capacités à savoir nourrir son enfant surtout quand elle doute. Au final, j’ai pu allaiter Stanislas pendant ses 12 premiers mois. Un exploit quand je repense à notre première visite chez un autre pédiatre. Il m’expliquait que mon lait ne nourrissait pas assez mon fils car il n’avait pas assez grossi après son premier mois. De quoi vous donner envie de poursuivre vos efforts !
Les avantages de l’allaitement pour la santé de la mères
A noter, le choix d’une alimentation bébés exclusivement au sein présente aussi des bénéfices pour la santé des mères. D’abord le fait de mettre au sein l’enfant nous fait sécréter des hormones qui diminuent le risque d’infections après l’accouchement. Cela impacte aussi l’utérus qui se rétablit plus rapidement (taille, forme, tonicité). D’autres études ont montré que cela diminue les risques de plusieurs maladies : cancers du sein, cancer de l’ovaire avant la ménopause, diabète de type II. On constate également qu’allaiter son enfant diminue le risque de dépression post-partum car ce moment privilégié entre la mère et son enfant procure un réconfort réciproque. Dernier avantage que j’y vois : allaiter m’a beaucoup fatigué et j’ai perdu sans mal les kilos qui me restaient à l’issue de l’accouchement.
Combien de tétés pour les bébés allaités exclusivement au sein ?
Téter au sein nécessite des efforts et d’abord un apprentissage pour le nouveau-né. Certains apprennent vite et d’autres moins. Par ailleurs, il est difficile de savoir combien prend un bébé au sein tant qu’on pratique un allaitement à la demande sans tirer son lait. Cela fait partie des difficultés de ce type d’alimentation des bébés. En moyenne, une tétée dure entre 10 et 15 minutes. Mais impossible de se fier à ce chiffre pour évaluer la prise car selon les capacités de succion de votre petite canaille, la quantité ingérée va fortement varier. Autre conséquence sous-jacente, ses capacités vont influer sur sa fréquence pour réclamer plus ou moins souvent. Si vous avez la chance que votre nourrisson « dévorent » de grandes tétés, il se calera rapidement sur 4 à 5 repas par jour.
En général, on observe un maximum de 8 à 12 tétés durant les premières semaines et ce chiffre diminue progressivement. Chaque pays a des habitudes différentes, preuve de leur caractère culturel. En France, on parle de 6 tétés par jour et donc un repas toutes les 4 heures. Il est important de respecter le rythme de l’enfant et de ne pas vouloir le « caler » sur un pseudo-rythme.
Des suppléments pour les bébés allaités exclusivement
En général, les bébés allaités nés à terme d’une mère en bon état nutritionnel se voient souscrire une supplémentation médicamenteuse en vitamine D jusqu’à 18 mois. Un apport en vitamine K1 est également recommandé pendant toute la durée de l’alimentation au sein exclusive pour prévenir la forme tardive de la maladie hémorragique du nouveau-né. Il s’agit de palier un risque de carence en vitamine K1 très faiblement présent dans le lait maternel.
Le lait infantile, l’alternative pour nourrir bébé
Même si c’est rare, il arrive qu’une maman ne puisse pas ou ne veuille pas allaiter son enfant. Les laits infantiles ont fait leur apparition pour répondre à cette situation qui ne date pas d’hier… En 1867, le pharmacien suisse Henri Nestlé, à l’origine du groupe agro-industriel du même nom, met au point une des toutes premières farines lactées. Suit en 1908 Maurice Guigoz qui confectionne le premier lait infantile en poudre, en chauffant le lait sous vide à basse température. Le principe connaît un succès franc et rapide car il permet de reconstituer le lait avec de l’eau tout en conservant ses qualités nutritionnelles et ses vitamines.
Une réglementation stricte
Depuis cette époque, une règlementation très stricte a vu le jour. Elle s’impose aux fabricants avant de pouvoir mettre sur le marché un substitut au lait maternel. L’OMS et l’UNICEF ont fait adopter dès 1981 le Code International de commercialisation des substituts du lait maternel. L’Assemblée mondiale de la Santé, l’organe décisionnel suprême de l’OMS, a ainsi fixé l' »exigence minimum » pour protéger la santé des nourrissons en particulier au sujet des :
- préparations pour nourrissons (PPN) de la naissance à 4/6 mois, appelés aussi laits « 1er âge » : il est interdit de communiquer ou de faire de la publicité pour les promouvoir.
- laits « 2ème âge » ou préparation de suite (PDS) pour l’alimentation des bébés de 4/6 mois à 12 mois,
- laits « de croissance » ou préparations pour enfants en bas âge de 1 à 3 ans.
Chaque Etat est invité à appliquer le code en légiférant ou par des dispositions réglementaires. En France, les règles régissant la mise sur le marché d’un lait infantile résultent de directives européennes et de décrets. Ainsi les préparations infantiles lactées destinées aux nourrissons et bébés doivent respecter des normes rigoureuses. Celles-ci portent autant sur leur composition et que sur l’étiquetage des produits. Citons parmi lesquelles :
- des seuils minimum et maximum encadrent la présence de chaque nutriment (lipides, protéines, glucides, minéraux, vitamines),
- l’emballage doit préciser l’âge visé par le produit et apporter toutes les instructions nécessaires à la bonne préparation, à la conservation et à l’élimination du produit,
- il est interdit d’utiliser certains termes pour qualifier le lait infantile,
- l’emballage doit aussi stipuler que l’allaitement maternel est la meilleure alimentation pour les nourrissons.
Toutes les préparations pour nourrisson et les laits “2ème âge » vendues sur notre territoire doivent se conformer à la règlementation, quel que soit le lieu de leur fabrication.
Quel lait infantile choisir ?
L’offre est pléthorique avec un nombre de références impressionnant : plus d’une centaine pour le lait 1er âge et autant pour le 2ème âge. Faites confiance à votre pédiatre qui saura vous conseiller d’autant mieux qu’il connaît la situation de votre nourrisson. Sa naissance (prématurée ou à terme), son âge, son état physiologique et ses spécificités (allergies…) orientent son choix vers tel ou tel lait infantile.
Tous les laits infantiles cherchent à se rapprocher au plus près des qualités nutritionnelles du lait maternel. Il est recommandé d’utiliser ceux fabriqués à partir de lait transformé pour répondre aux besoins des nourrissons. Cette adaptation du lait permet d’obtenir un produit compatible avec les capacités digestives particulières des bébés.
On distingue trois catégories de lait infantile destiné à l’alimentation des bébés selon leurs besoins :
- d’abord les laits 1er âge et 2e âge classiques,
- les laits pour troubles fonctionnels quand bébé connaît de légers troubles digestifs,
- les laits thérapeutiques, vendus exclusivement en pharmacie et destinés aux bébés souffrant de maladies comme le reflux gastro-œsophagien (ou RGO), l’allergie aux protéines du lait de vache ou l’intolérance au lactose.
Evolution du nombre de biberons de bébé
Le plus souvent les bébés nourrit au lait infantile prennent 6 à 8 repas par jour, ce qui revient à un biberon toutes les 3 heures en moyenne. Il reste important de respecter le rythme de chaque nourrisson et de ne pas adopter un rythme alimentaire trop rigide qui peut avoir des conséquences sur le sommeil.
Selon l’âge de l’enfant, le nombre de biberons, le nombre de doses de lait infantile et la quantité finale varient. En grandissant, le bébé est capable de boire de plus grande quantité de lait à chaque tétée. Donc le nombre de biberons diminue. Pour connaître les proportions à respecter, conformez-vous à l’étiquetage mis en place par les fabricants. Enfin prenez en compte les besoins de votre enfants. Comme pour les adultes, l’appétit des nourrissons varie selon le jour ou le moment de la journée. Il est recommandé d’augmenter les quantités si l’enfant n’est pas rassasié à la fin de la tétée. De même il est conseillé de ne jamais forcer à finir un biberon si l’enfant refuse de manger après un repas de 10 à 15 minutes.
Un enfant qui mange à sa fin grandit et grossit, urine plusieurs fois par jour et va à la selle.
En complément, je vous recommande de consulter mes conseils pour bien choisir les biberons de son bébé. Que vous nourrissiez votre nourrisson au lait infantile ou que vous tiriez votre lait, vous devrez tôt au tard acheter quelques biberons !
Laits d’autre origine animale et laits végétaux : à éviter
Depuis le début des années 2000, les adultes consomment de plus en plus de « laits végétaux » à base de riz, d’amande, de noisette ou encore de soja. Certains ont étendu leur pratique aux nourrissons pour diverses raisons (allergies, intolérance, convictions, etc.). D’autres parents proposent aussi des laits d’origine animale autre que bovine (chèvre, brebis…).
Je ne porte pas de jugement sur ces pratiques si vous y avez recours. Le désarroi des parents dont l’enfant présente des symptômes d’intolérance au lait justifie qu’ils cherchent à tout prix une solution. Je ferai sûrement de même si j’étais confrontée à cette situation. Il me semble toutefois nécessaire de porter à la connaissance des lecteurs l’avis officiel rendu par Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail. Dès 2011 l’ANSES a jugé nécessaire de s’auto-saisir du sujet. L’avis rendu négatif a pointé les risques de carences provoquées par ces pratiques de substitution. Il a clairement statué que ces produits ne sont pas adaptés aux besoins des nourrissons.
La diversification alimentaire, le grand changement dans l’alimentation des bébés
La diversification alimentaire correspond à l’introduction d’aliments « solides » autres que le lait dans l’alimentation des bébés. Il s’agit d’une phase de transition à opérer de manière très progressive. Les risques d’une transition trop rapide vers une alimentation adulte sont nombreux : carences en vitamines, en minéraux et en bons lipides, excès de protéines et de sodium, allergies ou encore troubles digestifs. Sans compter que le nourrisson peut se décourager et perdre sa curiosité pour la nouveauté. Il faut donc impérativement porter un grand soin à cette étape qui doit se faire en douceur et avec souplesse.
A quel âge commencer la diversification chez bébé ?
Voici une question dont la réponse a fortement varié au cours des siècles et même récemment. L’avantage de vivre au XXIème siècle réside dans le fondement scientifique des recommandations que nous suivons. Depuis 2002, l’OMS recommande de commencer la diversification à partir de l’âge de 6 mois. A partir de cet âge là, il convient de modifier l’alimentation des bébés pour compléter l’allaitement maternel ou le lait infantile. L’ introduction des premiers aliments commence et bébé continue en parallèle à boire son lait.
Pour certains, on peut même commencer un peu avant, une fois le 4ème mois révolu du bébé. Il faut attendre le début du 5ème mois au plus tôt pour ne pas prendre de risque de carences et d’allergies. Ceci explique que l’introduction de certains aliments soit possible même avant 6 mois sur le carnet de santé. Voyez avec votre pédiatre ce qu’il vous recommande.
Dans tous les cas, il ne faut pas non plus trop tarder pour débuter la diversification. Et ce, pour 2 raisons :
- cela pourrait favoriser certaines allergies chez des enfants à risque,
- le lait maternel comme le lait 1er âge ne sont plus adaptés pour répondre seul aux besoins nutritionnels et au développement du nourrisson après 6 mois.
A partir de 4 à 6 mois, le bébé se voit doter de nouvelles compétences. Par exemple, il peut désormais avaler des aliments solides alors qu’avant 3 mois il les rejettent de manière réflexe. Son organisme peut aussi sécréter de nouvelles enzymes qui permettent de digérer l’amidon. Du coup introduire de nouveaux aliments se justifie d’autant plus !
Petites règles pour une diversification alimentaire réussie
Utilisez votre bon sens pour proposer une alimentation variée, équilibrée et adaptée à votre bambin !
- Commencez l’introduction des aliments plutôt le midi ou au moment du goûter. Le soir, votre petite canaille fatiguée de sa journée a des chances d’être moins réceptif ;
- Evitez le grignotage ;
- Préférez 2 à 3 repas par jour au début puis passez à 3 à 4 quand l’enfant grandit vers 9 – 10 mois ;
- Préparez les repas dans de bonnes conditions d’hygiène pour limiter les risques de contamination ;
- Préférez la cuisson à la vapeur ou à l’eau ;
- N’ajoutez pas de sel ;
- Variez les aliments pour faire découvrir de nouvelles saveurs ;
- Introduisez un par un les nouveaux légumes ou fruits pour que bébé puisse bien les identifier ;
- Ne pas forcez : en cas de refus, proposez-lui à nouveau quelques jours plus tard ;
- Encouragez votre enfant : il fait des efforts pour apprendre une nouvelle manière de manger !
L’apprentissage du goût se joue beaucoup au moment de la diversification et en gros jusqu’à l’âge de 2 ans. Curiosité et ouverture caractérisent nos fripouilles. Profitez au maximum de cette période d’ouverture dans l’alimentation des bébés pour leur faire découvrir une grande variété d’aliments. Après 2 ans et plus encore 3 ans, la plupart des enfants passent par une phase de fermeture. Elle porte même un nom : la néophobie alimentaire. Ils refusent les nouveaux aliments. Un comportement qui n’est pas spécifique à l’homme.
Comment acclimater bébé à une alimentation « solide » ?
En plus du lait, vous allez proposer à votre bébé de nouveaux aliments et tester avec lui de nouvelles saveurs ! Donner le sein ou un biberon constitue une indéniable source de plaisir. Il faut continuer à faire du repas un vrai moment de joie… même si bébé souffle dans la purée et refait la peinture de votre cuisine au passage 😉 Keep cool and stay calm.
Bien sûr, vous commencerez par tout mouliner pour obtenir une texture homogène et lisse. Purée de légumes sans ajouter de sel ou fruits en compotes sans sucre ajoutés, tous les aliments vont passer au mixeur. Si vous n’en avez pas, c’est le moment d’investir. Après, je n’ai pas utilisé de matériel spécifique pour cuisiner pour Stanislas. Je trouvais cela plutôt gadget. Nous avons aussi mangé pas mal de purée quand il était petit. Un moyen de nous assurer que ce que notre petite crapule mangeait était bon 😉
Beaucoup de changements en perspective : des nouveaux goûts, de nouvelles textures, et l’arrivée d’un nouvel outil : la petite cuillère. Veillez à acheter un modèle adapté, une cuillère souple en plastique ou en silicone moins froide que le métal. Changer ses habitudes n’est facile pour personne même pour un bébé. La prise du repas à la cuillère peut mettre du temps à être acceptée. Au début ce ne seront que 1 à 3 cuillères et progressivement, le nombre augmentera. Parfois, il faudra mélanger votre purée de légumes avec le biberon pour qu’il s’habitue à une nouvelle saveur. Parfois vous alternerez le biberon avec une cuillère de purée…. A vous d’être malin et motivé pour susciter la coopération de bébé ! J’avoue que c’est du travail.
Quels aliments introduire dans l’alimentation des bébés ?
Dès 6 mois, les pomme de terres ont leur place dans l’alimentation des bébés. N’hésitez pas à cuisiner un tas de légumes aussi dès cet âge là. Purées de pommes de terre, purée de carottes…. Ensuite vous pourrez mixer les saveurs : pommes de terres et courgettes, poireaux, ou christophines sous les tropiques. Au début de la diversification aussi, proposez à votre boutchou ses premiers laitages avec des yaourt et du fromage blanc.
Les autres féculents – pâtes, riz, semoule – sont introduits vers 8 mois.
Dès 6 mois aussi, le nourrisson peut consommer viande, poisson et oeufs. De préférence le midi et en petite quantité pour faciliter leur digestion. Au départ une à 2 cuillères à café passées au mixeur, puis 3 à 4 cuillères à café hachées à 9 mois, enfin 4 à 6 cuillères à café à 12 mois. Respectez les doses prescrites dans le carnet de santé de votre enfant pour éviter les excès de protéines. Celui-ci contient un calendrier d’introduction des aliments chez l’enfant de 0 à 3 ans.
N’oubliez pas de donner du goût à vos préparations. Si le sel est à proscrire, rien n’interdit un peu de poivre, de la muscade, du paprika. Pour donner de l’onctuosité une noix de beurre ou une cuillère à café d’huile d’olive fournira les apports en omégas 3. Enfin, l’introduction du fromage pasteurisé, des fromages à pâtes cuites, à faible teneur en sel, se fait à partir de 9 mois.
Selon les enfants, on peut commencer à introduire des tout-petits morceaux entre 8 et 10 mois. Généralement à cet âge, les premières dents ont fait leur apparition. Du coup, bébé peut commencer à s’en servir et à mastiquer.
En guise de conclusion
Que de transformations et de changements pour vous et votre enfant en l’espace de ses 12 premiers mois ! Votre nourrisson commence son aventure alimentaire avec le lait maternel si possible et exclusivement pendant ses 6 premiers mois. Il finit sa première année en mangeant déjà une bonne partie des aliments qui feront partie de son quotidien à l’âge adulte. Entre-temps, vous aurez pris soin de diversifier son alimentation à partir de 6 mois. L’introduction d’aliment variés se fera progressivement sous forme de bouillie, purée puis en tout petits morceaux.
Pour nourrir un enfant et lui donner envie de découvrir de nouvelles saveurs, vous devrez vous impliquer. Il faut jongler avec nos emplois du temps chargés. Je vous encourage à faire, au moins en partie, vos petits pots maison. Par exemple, vous pouvez jeter un oeil à mes recettes de compotes de fruit. Cela prend du temps bien sûr. Mais vous maîtriserez davantage leur composition. Enfin vous aurez un immense plaisir à voir la mine réjouie de votre enfant à la fin de son repas !
FAQ sur l’alimentation des bébés
Un bébé de 4 mois doit principalement être nourri de lait, de préférence maternelle. Il est recommandé d’attendre la 17ème semaine révolue pour entamer la diversification alimentaire qui vient en complément du lait.
Il n’y a pas de règle en la matière. Toutefois il est recommandé de commencer par introduire les légumes comme les carottes, la courge ou les courgettes. Ces aliments ont l’avantage d’être un peu sucrés et onctueux lorsqu’ils sont cuisinés en purée ou en soupe. La cuisson à la vapeur doit être privilégiée pour conserver le maximum de qualité nutritionnelle.
Il est recommandé de débuter la diversification de l’alimentation des enfants nés à terme et en bonne santé entre la 17ème semaine (au terme du 4e mois) au plus tôt et la 26ème semaine (au terme du 6e mois) au plus tard. Respecter cette « fenêtre d’opportunité » permet de limiter les risques de carences et d’allergie.
A l’âge de 6 mois, vous pouvez proposer des purées de pommes de terre ou en mettre dans une soupe de légumes. En général, les pâtes, la semoule et le riz sont introduits un peu après.
Références & Sources sur l’alimentation des bébés
- https://www.who.int/nutrition/publications/code_french.pdf
- https://solidarites-sante.gouv.fr/IMG/pdf/allaitement.pdf
- https://www.anses.fr/fr/content/quels-laits-pour-l%E2%80%99alimentation-des-moins-d%E2%80%99un
- https://www.anses.fr/fr/system/files/NUT2011sa0261.pdf
- https://www.ined.fr/fr/tout-savoir-population/memos-demo/focus/allaitement/
- https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/alimentation-0-3-ans/debut-diversification-alimentaire
- http://docnum.univ-lorraine.fr/public/BUMED_T_2019_ANCEL_ALISSON.pdf