Comme tout parent, vous souhaitez offrir à votre enfant le meilleur environnement possible dès sa naissance. Dans le monde actuel, l’anglais reste la langue qui domine le plus largement les échanges. La maîtriser parfaitement est devenu une nécessité. Or nous savons aujourd’hui que dès sa naissance, l’enfant est doté d’un cerveau malléable et d’une mémoire extraordinaire. Vous aimeriez donc en profiter pour faire apprendre l’anglais à bébé le plus tôt possible. Oui mais comment ?
Première bonne nouvelle : vous n’avez pas besoin de parler vous-même couramment pour apprendre l’anglais à bébé. Vous pouvez déléguer cet enseignement, même à quelques mois. En effet, de nombreuses options s’offrent à vous : crèche bilingue, nounou anglaise, au pair, chansons puis contenu vidéo quand votre bébé grandit. Dans cet article, nous allons passer en revue les avantages et inconvénient de chaque solution.
Apprendre l’anglais à bébé dans une crèche bilingue
Si vous habitez dans une moyenne ou une grande ville, il est fort probable que vous pourrez trouver une structure d’accueil privée qui propose le bilinguisme français-anglais. En rédigeant cet article, j’ai même trouvé une liste qui recense les crèches bilingues dans l’hexagone. Je ne sais pas si les coordonnées sont à jour mais je vous invite à la consulter. Vous y trouverez même des crèches où l’on parle d’autres langues, parfois rares comme le… breton 🤣. Dans tous les cas, c’est une solution intéressante et efficace car elle plonge votre bébé dans un univers linguistique différent de sa langue maternelle. Et ce, en permanence.
A défaut de recruter un personnel 100% bilingue ou natif, vous pouvez aussi inscrire votre enfant dans une crèche utilisant les services d’intervenants extérieurs. C’est ce qui s’est produit dans notre cas. Quand on habite à la campagne ou qu’on est éloigné d’une grande métropole, vouloir inscrire son enfant dans une crèche bilingue peut en effet s’avérer beaucoup plus compliqué. En vivant en Guadeloupe, nous n’avons pas de grandes villes et la population totale de l’archipel avoisine les 450 000 habitants. En revanche, l’archipel est si attrayant qu’il attire beaucoup de monde et pas uniquement des francophones 😀. Du coup, nous disposons de plus en plus de crèches ou d’écoles maternelles où le multilinguisme est la règle.
Pour être honnête, l’initiation à une langue étrangère ne faisait pas partie de nos critères de sélection. Nous avons clairement choisi la proximité pour pouvoir le déposer sur le chemin du travail. Mais nous avons eu la chance de bénéficier d’une crèche où chaque mardi, une anglaise native du Royaume-Uni animait une session dans la langue de Shakespear. Ainsi, Stanislas a pu être sensibilisé à l’anglais dès ses premières semaines à la crèche. Certes cela restait ponctuel et limité dans le temps donc moins efficace qu’une totale immersion. Toutefois cette première initiation nous a donné envie de poursuivre l’expérience « apprentissage de l’anglais » à l’école maternelle.
Apprendre l’anglais à bébé grâce à une nounou anglaise
Certains parents ne souhaitent pas déposer leur nouveau-né dans une structure collective pour un tas de raisons. Faire appel aux services d’une assistante maternelle est alors une alternative évidente. Dans cette optique, vous pouvez choisir de vous faire aider par un nounou de langue anglaise agréée. Toutefois, recruter une nounou, ce qui revient à faire confiance à un(e) inconnu pour garder son enfant, n’est déjà pas chose évidente . Mais si vous n’êtes pas vous-même bilingue ou natif, comment pourrez-vous l’évaluer sur ses capacités en langue étrangère ?
Pour vous aider à sélectionner une personne compétente, il existe aujourd’hui des agences spécialisées comme Baby Speaking. Elles s’engagent sur un processus de recrutement rigoureux pour vous proposer des prestations en immersion ou ponctuelles (gestion des sorties d’école, du mercredi,….). Certains vont jusqu’à proposer leurs différentes formules dans 8 langues différentes. Je n’ai pas testé leur service. Quelle que soit l’agence que vous utilisez, renseignez vous
- sur leur processus de recrutement de leurs nounous,
- sur les éventuelles formations dispensées aux baby-sitters,
- pour vous assurer qu’ils sont reconnus et agréés par l’Etat,
- pour savoir si elles peuvent vous faire bénéficier de la réduction d’impôt pour service à domicile. Ce n’est pas le cas de toutes.
Faire appel au service d’un(e) au pair pour apprendre l’anglais à bébé
L’option plus traditionnelle reste d’utiliser les services d’une fille au pair. C’était mon idée quand j’ai commencé à apprendre une première langue étrangère en sixième. Je trouvais que c’était si difficile que je pensais faire apprendre une langue étrangère à mes futurs enfants dès leur naissance. A l’époque, les échanges étaient moindres et le fait de fréquenter des anglophones encore rare, surtout en province. Du coup, la solution « fille au pair » semblait la plus évidente.
Toutefois il serait faux de penser qu’avoir une fille au pair signifie disposer d’une personne disponible en permanence. Ce n’est pas le cas non plus dans une crèche bien sûr. Mais an général, le nombre d’heures de garde est moindre que dans une crèche. Vous vous engagez à respecter un contrat (de préférence écrit) qui prévoit le nombre d’heures de garde d’enfants hebdomadaire, en général 25. A titre d’exemple, nous avions souscrit pour Stanislas un forfait de 45 heures de garde à la crèche, soit 9 heures par jour.
Vous pouvez utiliser aussi ces heures pour demander à votre fille au pair d’effectuer des tâches ménagères légères. En échange vous lui devez le gîte et le couvert dans des conditions correctes (a minima une chambre indépendante qui ferme à clef pour son intimité) ainsi que de l’argent de poche.
Quand on habite dans une grande métropole, disposer d’une chambre d’ami (ou mieux d’une chambre de bonne) reste rare. Donc la solution au pair me semble une option valable et à considérer quand on habite à la campagne et/ou que l’on dispose d’espace. Si vous avez envie d’accueillir un nouveau membre dans votre famille, cette solution peut vraiment être l’occasion d’une superbe expérience tant pour vous que pour l’au pair.
Dans tous les cas, comme avec une crèche bilingue, l’intérêt de cette approche immersive met en contact de manière régulière votre nouveau-né avec l’anglais. Une des clefs de ses progrès !
Faire écouter à bébé des chansons en anglais
Aujourd’hui il existe une foule de contenus audio et vidéo sur Internet afin de familiariser les enfants avec l’anglais sans aucun frais pour vous. Des chaînes Youtube dédiées aux tout-petits sont de vraies mines d’or pour apprendre l’alphabet, savoir reconnaître les formes, énoncer les couleurs ou tout simplement apprendre à compter. Vous disposez aussi de ressources sur les plateformes de musique en ligne, en formule payante ou gratuite.
Donc sans même déposer votre enfant dans une crèche bilingue ou faire usage des services d’un nounou anglaise à domicile, vous pouvez déjà faire apprendre l’anglais à bébé. Je précise que vous n’êtes pas obligée de lui montrer l’image. En effet, il est très fortement déconseillé de mettre les enfants de moins de 3 ans devant un écran. Contentez-vous de diffuser sur une petite baffle pour que le volume sonore soit suffisant pour permettre à l’enfant de bien distinguer les sons.
Choisissez des chansons les plus simples possibles avec des répétitions nombreuses. Passez lui de préférence toujours les mêmes chansons pour que son audition s’habitue à la langue anglaise. Voici par exemple une chanson que Stan adorait quand il allait à la crèche.
Sans faire d’effort, les chansons et comptines en anglais vont aider bébé à apprendre du vocabulaire et à savoir prononcer à terme correctement. Un petit truc pour cette chanson : apprenez à mimer un défilé militaire et les différents actions des fourmis et amusez à reproduire devant votre bébé. Il va adorer et en redemander ! 😉
Alors que Stanislas vient d’entrer en moyenne section, son professeur d’anglais (il est dans une école bilingue) nous a rappelé que le chant et l’approche ludique sont au coeur de la pédagogie dans le monde anglo-saxon. Tout simplement parce qu’associer mélodie et texte permet une mémorisation plus rapide et que c’est plus amusant !
Pourquoi commencer si jeune l’apprentissage de l’anglais
Longtemps on a considéré que le bilinguisme précoce était nocif pour les enfants. Longtemps on a affirmé qu’il fallait d’abord maîtriser sa langue maternelle avant de pouvoir s’initier à une nouvelle langue. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. En effet, les scientifiques s’accordent sur le fait qu’il est préférable de commencer l’apprentissage des langues avant 7 ans. Cet âge critique marque une bascule dans le développement du cerveau, particulièrement malléable jusque là. Les connexions entre les synapses y foisonnent. Par ailleurs, ils ont aussi constaté que l’apprentissage de plusieurs langues ne renvoie pas au même processus selon l’âge considéré :
- avant 7 ans, l’enfant acquiert le langage
- après 7 ans, l’enfant apprend des langues. Il utilise le détour de sa langue maternelle pour en apprendre une nouvelle.
Le distinction est subtile. La psycholinguiste Maria Kihlstedt parle « d’une capacité linguistique à deux volets » avant 7 ans. Grâce à l’imagerie médicale, les sciences cognitives ont même montré que les langues apprises après sept ans sont stockées ailleurs dans le cerveau.
Enfin des études réalisées au Canada montrent l’impact positif d’apprendre plusieurs langues avant 7 ans sur d’autres domaines scolaires comme les mathématiques. En stimulant l’aire de Broca impliquée dans la capacité de calcul, le bilinguisme y produit de nombreuses connexions neuronales qui servent pour les compétences linguistiques et mathématiques.
Rien d’étonnant à ce que le Conseil de l’Union Européenne recommande aujourd’hui la nécessité d’apprendre et de maîtriser a minima deux langues en plus de sa langue maternelle !
En guise de conclusion
Vous savez désormais les choix qui s’offrent à vous pour faire apprendre l’anglais à bébé dès ses premiers mois. Vous avez aussi pris conscience que les solutions à votre disposition ne seront pas les mêmes selon votre lieu de résidence et votre budget.
Crèche bilingue | Nounou anglaise | Au Pair | Chansons/ Vidéos | |
Immersion | ⭐️⭐️⭐️⭐️⭐️ | ⭐️⭐️⭐️⭐️ | ⭐️⭐️⭐️⭐️ | ⭐️ |
Facilité d’accès | ⭐️ | ⭐️⭐️⭐️ | ⭐️⭐️⭐️⭐️ | ⭐️⭐️⭐️⭐️⭐️ |
Coût abordable | ⭐️ | ⭐️⭐️⭐️ | ⭐️⭐️ | ⭐️⭐️⭐️⭐️⭐️ |
Durée de prise en charge | ⭐️⭐️⭐️⭐️⭐️ | ⭐️⭐️⭐️⭐️ | ⭐️⭐️⭐️ | NA |
Avec Papa Crapule, nous avons toujours été convaincus des bienfaits de cet apprentissage précoce. Nous avons fait ce choix aussi dans l’éventualité de déménager un jour dans un pays où le français ne serait pas la langue officielle. Nous faisons le pari que la phase d’adaptation sera plus courte pour notre Petite Crapule que s’il découvre l’anglais plus tardivement.
Après je préfère aussi être honnête tout de suite. Soyez conscient que même stimulé dès son plus jeune âge, votre enfant ne va pas forcément s’exprimer de si tôt en anglais. Si vous voulez un singe savant capable d’épater la galerie, vous prendrez peut-être une douche froide 🤣. En effet, on observe souvent un léger retard chez les enfants placés dans un environnement bilingue de manière précoce. En revanche, les études en sciences de l’éducation montrent que cet éventuel retard est compensé après 6 ans de scolarisation.