Quand bébé vient au monde, l’alimentation se résume en une seule alternative : allaitement maternel ou biberon de lait infantile. Passés les premiers mois, tous les parents sont confrontés à une étape clef du développement de leur enfant : la diversification alimentaire. Or selon les époques, même récentes, les recommandations pour introduire des aliments solides dans l’alimentation des bébés ont changé. Quand le faire ? Comment procéder ? Quels aliments proposés ? Autant de questions auxquelles il n’est pas toujours facile de répondre. Questions chargées d’enjeux étant donné que cette étape aura une influence décisive sur la façon de se nourrir de nos enfants. Et in fine sur leur santé aussi à l’âge adulte, avec le risque de développer ou non des maladies comme l’obésité. Face à cela, je me suis renseignée pour faire la part des choses et agir le mieux possible. Mon billet synthétise les informations récoltées !
Quand débuter la diversification alimentaire de bébé ?
C’est peut-être la première question qui peut faire débat. Il faut comprendre que la recherche scientifique planche depuis des décennies pour comprendre les besoins nutritionnels des bébés. Du coup, leurs recommandations évoluent avec le progrès des connaissances. Donc les pratiques des mamans des années 80 pour nourrir bébé ne sont pas celles des années 2020.
Aujourd’hui le consensus s’établit pour recommander de débuter la diversification entre la 17ème semaine et la 26ème semaine.
Les recommandations actuelles pour commencer la diversification alimentaire
Depuis 2001, l’OMS recommande de commencer la diversification à partir de l’âge de 6 mois. A partir de cet âge là, il convient de modifier l’alimentation des bébés pour compléter l’allaitement maternel ou le lait infantile. L’OMS recommande ce fonctionnement mixte, couplant alimentation solide et lait, jusqu’à l’âge de 2 ans ou plus. Le lait maternel ou le lait de croissance doit rester un élément indispensable et principal pour le développement de l’enfant durant ses premières années.
En janvier 2017, le Comité de Nutrition de la Société européenne de gastroentérologie, hépatologie et nutrition pédiatrique (ESPGHAN) a pris position sur le sujet. Il recommande que la diversification de l’alimentation des enfants nés à terme et en bonne santé se déroule dans une fenêtre comprise entre la 17ème semaine (soit au 4e mois révolu) au plus tôt et la 26ème semaine (au terme du 6e mois) au plus tard.
Pourquoi cette fenêtre d’opportunité est recommandée ?
Cette période se caractérise par une croissance et un développement rapides. Elle constitue aussi un moment où les nourrissons sont particulièrement sensibles aux carences et aux excès de nutriments. Elle correspond également à un moment où le bébé a perdu le réflexe de protrusion qui le poussait à recracher les aliments solides jusque là. Il peut enfin déglutir volontairement.
Enfin, l’organisme du nourrisson se voit doter de nouvelles capacités au niveau du système digestif. Désormais il sécrète en quantité l’amylase pancréatique, une enzyme qui facilite la dégradation de l’amidon et donc la digestion des glucides.
Trop précoce, l’introduction des aliments autre que le lait pourrait augmenter le risque d’allergie même si celle-ci est souvent le résultat de plusieurs facteurs. Surtout, une diversification avant le 4ème mois risque d’engendrer des déficits nutritionnels en calcium, fer et acides gras car elle induit souvent une réduction de la consommation de lait. Il est donc important de respecter cette « fenêtre » pour ne pas prendre de risque de carences et d’allergies. En France, les recommandations du Programme national nutrition santé (PNNS) lancé en 2001 autorisent certains aliments dès 4 mois. Vous les retrouvez dans le carnet de santé de votre enfant et sur le site mangerbouger.fr.
Comment savoir si bébé est prêt : décoder les signes
Au delà de ces recommandations officielles, il est aussi important d’observer votre enfant pour décoder les signes qu’il est prêt pour la diversification. Progressivement son comportement va se modifier :
- Votre bébé maintient correctement sa tête et peut se mettre assis.
- Il observe le contenu de votre assiette avec intérêt et suit des yeux votre fourchette quand vous la portez à votre bouche.
- Votre bout de chou essaie de chaparder un peu de nourriture en mettant la main dans votre assiette ou en attrapant votre fourchette.
- Il mime la mastication ou ouvre la bouche quand il vous regarde manger.
- Votre bébé montre un appétit croissant. Ses biberons semblent ne plus le satisfaire, les intervalles entre 2 biberons ou 2 tétées se raccourcissent. Bref, le lait n’est plus suffisant.
Vous pouvez valider avec votre pédiatre si votre enfant est prêt pour démarrer la diversification.
Pourquoi la diversification alimentaire est nécessaire ?
La diversification sert à couvrir des besoins nutritionnels accrus de votre bébé tout en l’initiant à de nouvelles saveurs pour satisfaire sa curiosité.
La diversification pour faire découvrir de nouveaux goûts
A moyen terme la diversification alimentaire vise à parvenir à une alimentation variée proche de celle de l’adulte vers l’âge de 3 ans. Cet objectif nécessite des étapes et une progression. C’est tout l’objet de la diversification qui s’opère sur plusieurs mois.
Avec l’allaitement maternel, le nourrisson a déjà l’habitude que le lait prenne des saveurs inédites en fonction de l’alimentation de la mère. A l’inverse, le lait infantile conserve toujours le même goût puisque sa composition est invariable. L’introduction des nouveaux goûts au moment de la diversification constitue donc un enjeu encore plus important pour les bébés nourris au lait infantile.
La diversification alimentaire pour répondre aux besoins nutritionnels de votre bébé
Les besoins nutritionnels doivent couvrir la dépense énergétique composée de :
- La dépense énergétique de base. Elle reste identique pendant toute la première année de vie du bébé, de l’ordre de 50-70 kcal/kg/j
- Les dépenses énergétiques liées à l’activité physique. Elles sont faibles avant 6 mois et augmentent pour atteindre des valeurs de l’ordre de 25 à 40 kcal/kg/j jusqu’à l’âge de 1 an.
- La dépense énergétique de thermorégulation. Elles varient avec l’âge, la température extérieure et les vêtements portés.
- Le coût énergétique de la croissance pour synthétiser de nouveaux tissus. Il diminue à partir de 6 mois mais il reste élevé avant 3 ans.
Bref, les besoins évoluent en permanence. Globalement, les besoins journaliers sont de 100 kcal/kg/j pour un poids inférieur à 10 kg, ce qui est généralement le cas à 6 mois.
Au delà des calories, les très jeunes enfants ont aussi des besoins en vitamines et oligo-éléments. Or le lait maternel ne permet plus de couvrir à lui seul les besoins en fer après six mois. On constate d’ailleurs souvent une carence en fer chez les enfants. Comme seuls 10 à 15% du fer ingéré sont effectivement absorbés par l’organisme, 6 à 10 mg/j sont nécessaires jusqu’à l’âge de 10 ans. La diversification alimentaire sert aussi à couvrir ses besoins nutritionnels en perpétuelle évolution !
La diversification pour satisfaire la curiosité de votre nourrisson
Vous avez peut-être remarqué : vers 6 mois, votre nouveau-né n’a plus rien à voir avec… le minuscule être venu au monde voici quelques semaines. Désormais il peut se tenir tout seul assis et il montre de plus en plus d’intérêt pour ce que vous avez dans votre propre assiette. Certains vont même jusqu’à chaparder la nourriture de leurs parents ! Bref, votre bambin est intrigué par ce que vous mangez et il a envie d’explorer par lui-même. Il s’agit donc de répondre à son envie qui est motrice pour tous ses apprentissages.
Il faut absolument profiter de cette propension qui le pousse à vouloir tester de nouvelles saveurs. Car cette inclination constitue une opportunité qui ne devrait pas durer… Vers 2 ou 3 ans, beaucoup d’enfants entrent dans une phase de « néophobie alimentaire ».
Comment pratiquer la diversification alimentaire : petits pots ou faits maison ?
Dès le départ, j’ai choisi de réaliser moi-même les plats que j’allais donner à mon fils. Même s’ils peuvent parfois s’avérer pratiques, je ne suis pas fan des plats préparés. Ceci pour trois raisons principales :
- Je ne maîtrise pas ce qu’il y a à l’intérieur. Il faut prendre le temps de lire les étiquettes et le plus souvent il y a beaucoup de sucres et de gras saturés.
- Ça coûte souvent beaucoup plus cher que la version faite maison quand on rapport le prix au kilo.
- Et finalement, cela a meilleur goût… aux dires de Papa Crapule. 😊
Pourtant, je n’ai pas pu faire autrement que d’acheter des petits pots une fois la diversification alimentaire entamée dans certains cas. Par exemple quand Stanislas avait de la diarrhée, le pédiatre prescrit, entre autres, des compotes pommes coing. Or il est impossible de trouver des coings en Guadeloupe. Je pense que ça n’est pas forcément simple non plus dans l’Hexagone. D’où mon recours systématique aux petits pots dans ce cas de figure. Parmi les marques disponibles ici, ma préférence s’est portée sur BabyBio qui propose des purées de fruits donc sans sucre ajouté. Le goût est proche d’une compote faite maison. Elle propose des saveurs originales comme pommes mirabelles. Enfin, l’origine des ingrédients, souvent française, est mentionnée clairement sur l’étiquette.
Bien sûr selon votre budget et les goûts de votre enfant, à vous de sélectionner celle qui convient. Pour le dessert, gardez en tête de privilégier les purées de fruits pour limiter les apports en sucre.
Si vous achetez des petits pots, vous veillerez bien sûr à ce qu’ils ne contiennent aucun des 14 « Allergènes à Déclaration Obligatoire » : arachide, céleri, crustacés, céréales contenant du gluten, fruits à coque, lait, lupin, œuf, poisson, mollusques, moutarde, sésame, soja, sulfites.
Quels aliments donner à bébé et comment les lui présenter ?
Deux grandes tendances se dégagent sur la manière d’introduire les aliments.
- L’approche traditionnelle décompose l’apprentissage du bébé : d’abord, le parent propose des purées de légumes et des compotes de fruits où les ingrédients sont moulinés. L’enfant n’apprend alors qu’à avaler. Dans un deuxième temps, les aliments sont proposés sous forme de petits morceaux, toujours présentés par les parents. Le bébé apprend cette fois-ci à mastiquer.
- L’approche de la diversification menée par l’enfant, plus récente : le bébé choisit lui-même des morceaux de légumes et de fruits qui lui sont présentés. Le parent n’intervient pas pour porter à la bouche les aliments. Le bébé doit ici apprendre les deux actions, mastiquer et avaler en même temps et de manière autonome.
Des aliments cuits et moulinés au départ…
Comme pour beaucoup de choses avec les enfants, il n’y a pas de règle absolue. Certains préconisent de commencer par les céréales car elles sont souvent enrichies en fer. L’introduction progressive d’autres aliments commence en général par des petites purées de légumes cuits vapeur en soupe ou en purée sans ajout de sel.
Vous pouvez aussi proposer en parallèle des compotes de fruits sans sucre ajouté. Donc au départ vous devrez mouliner les aliments le plus finement possible. Blender ou mixer font l’affaire pour réaliser vos propres petits pots. Je n’ai pas vu d’intérêt à acheter un matériel dédié à l’alimentation de bébé vu que j’avais déjà un mixer. En revanche, si vous n’êtes pas équipés, vous devrez prévoir cette dépense si vous optez pour le fait maison. Vous pourrez aussi vous en servir pour réaliser une bouillie de légumes combinant du lait et de la purée de légumes.
Nous avons régulièrement consulté le carnet de santé de Stanislas pour savoir si un aliment était ou non autorisé à son âge à l’instant t.
- Il n’y a pas de règle mais nous n’avons pas commencé par les haricots verts ou les légumes secs. Nous avons préféré les carottes plus sucrées ou les courgettes pour commencer. Nous avons rapidement introduit les pommes de terre et nous avons rapidement mélangé pommes de terre ou patate douce avec d’autres légumes.
- Si nous avons attendu pour donner du lait de vache que notre petite crapule avant 3 ans, nous avons introduit des produits laitiers comme le fromage blanc ou les petits suisses dès le début de la diversification.
Enfin, nous n’avons jamais donné de jus de fruit avant ses 2 ans pour que notre fils prenne de bonnes habitudes alimentaires, à commencer par boire de l’eau. Aujourd’hui à 5 ans, il boit du jus de fruit au petit déjeuner uniquement et le coupe toujours avec de l’eau.
Sachez toutefois que l’approche de Gill Rapley, infirmière et sage-femme anglaise, préconise d’introduire directement des petits morceaux sans passer par la case purée. Cette pratique est connue sous le nom de « diversification menée par l’enfant ». Ce n’est pas la méthode que nous avons utilisée avec Stanislas.
Remplacés par des petits morceaux fondants progressivement
Quand vous constatez que votre bébé commence à mâcher de manière réflexe, à savoir bien déglutir, vous pourrez introduire les aliments en petits morceaux. Selon les enfants, ce moment varie pas mal. Il est donc difficile de vous dire précisément quand basculer. A vous d’observer votre enfant. Autre élément qui peut jouer dans votre évaluation : les dents même si celles acquises en premier ne servent pas à mastiquer ! Vous pouvez tester en rendant ces purées moins lisses et plus épaisses avec quelques grumeaux et voir si cela lui plaît toujours.
A noter : les aliments riches en protéines ont tendance à être introduits plus tardivement. C’est le cas de la viande, du poisson et des œufs que vous proposez vers 6 ou 7 mois. Au départ, on mixe très finement et progressivement, on proposera de très petits morceaux. De préférence le midi et en petite quantité pour faciliter leur digestion. Viande rouge ou viande blanche, elle doit être bien cuite, non saignante ni rosée pour limiter les risques d’intoxication alimentaire par la bactérie Escherichia coli. Enfin, respectez les doses prescrites dans le carnet de santé de votre enfant pour éviter les excès de protéines.
Des aliments crus ou cuits pour la diversification alimentaire ?
Les aliments crus ont de meilleurs bénéfices nutritionnels car la cuisson dégrade les apports en minéraux, en vitamines… Ils comportent aussi plus de fibres. Mais nos petites fripouilles ne sont pas complètement équipées au départ pour pouvoir les digérer. Aussi il est recommandé de privilégier les fruits et légumes cuits au début de la diversification alimentaire. De toute façon, il est difficile de faire des purées avec des ingrédients crus ! CQFD.
Vous pourrez progressivement introduire des légumes crus en petite quantité quand votre bébé atteint sa première année. Pour les fruits, c’est un peu différent : une banane bien mûre peut être mangée dès le début de la diversification. A vous de tester et de voir si ça plaît à votre bout de chou !
Les risques d’étouffement chez bébé
Les risques d’étouffement expliquent que la diversification alimentaire puisse être une source d’inquiétude chez de nombreux parents. Effectivement, votre bébé doit apprendre à mastiquer puis à avaler une nourriture solide. Et comme tout apprentissage, il peut y avoir des loupés. Aussi il faut veiller à prendre les repas dans un environnement calme sans distraction (télévision, téléphone, trop de monde autour de la table comme au restaurant…).
Ces craintes sont particulièrement présentes quand on évoque la diversification menée par l’enfant (DME). En effet dans ce cas, bébé se voit offrir des aliments en morceaux plutôt qu’en purée ou en compote afin de favoriser son autonomie. Quelques rares études ont comparé le risque d’étouffement avec la DME et la diversification alimentaire classique sans démontrer un écart significatif. Leur synthèse établie par des chercheurs italiens en 2018 recommande de poursuivre les recherches.
Si vous êtes particulièrement angoissée, rapprochez vous de La Croix Rouge ou de la Protection civile pour suivre une formation aux gestes de premiers secours adaptés au bébé. Quelle que soit votre méthode pour introduire les aliments solides, savoir réagir rassure à défaut de pouvoir éviter les étouffements.
Fréquence d’introduction et quantités
Adaptez vous à votre enfant. S’il accepte facilement la nouveauté, vous pourrez lui proposer un nouveau légume chaque jour. Dans le cas inverse, attendez un peu entre chaque nouvelle introduction, le temps qu’il se soit habitué à la nouveauté. Pour ce qui nous concerne, la fréquence d’introduction a plutôt été guidée par ma capacité à préparer de nouvelles purées. En effet, je voulais tout faire maison pour contrôler davantage ce que Stanislas ingérait.
Concernant les quantités, les recommandations sont assez limitées comme le montre la photo du carnet de santé. Votre bébé ne craint pas un excès de légumes ou de fruits. Il faut surtout être attentif aux quantités pour les protéines pour éviter d’en donner en excès. C’est aussi variable en fonction de l’appétit de votre enfant. Stanislas mangeait de grandes quantités de purée de légumes. Comme il a continué à grandir et grossir normalement, nous n’avons jamais limité les apports.
Enfin, une remarque importante : le très jeune enfant a un fort besoin de matières grasses, au départ pourvu par le lait. Lors de la diversification alimentaire, la quantité de lait diminue. Il faut donc ajouter l’équivalent des matières grasses contenues dans le biberon de lait. Huile de colza, huile d’olive ou de tournesol, ou encore noix de beurre doivent faire partie des repas.
Le risque d’allergies et d’intolérance alimentaire
La perte de la tolérance vis-à-vis des allergènes, des substances a priori inoffensives, définit l’allergie. Les médias ont tendance à affirmé une prévalence accrue de ce dérèglement du système immunitaire, chez les adultes comme chez les enfants. Pourtant l’ANSES affirme dans son avis de 2015 : « les données disponibles sont actuellement insuffisantes, notamment en raison des limites méthodologiques et de la diversité des méthodes utilisées, pour conclure sur l’évolution de la prévalence des allergies alimentaires en France depuis le début des années 2000 ». La prévalence des allergies alimentaires serait de l’ordre de 5% chez les enfants selon l’INSERM.
Les pédiatres et les allergologues discutent depuis longtemps du calendrier d’introduction des aliments connus pour déclencher des allergies. En particulier pour les enfants considérés comme nourrisson à haut risque allergique. Il s’agit des enfants dont le père, la mère ou un membre de la fratrie souffre d’allergie, d’asthme, de rhinite allergique ou de dermatite atopique. Et voilà un sujet où les recommandations ont pu changer sur les dernières décennies.
Le consensus scientifique actuel établit qu’aucune donnée ne démontre que reporter après quatre à six mois l’introduction des aliments solides a un effet protecteur important sur la prévention des allergies. Cela vaut pour les arachides, les œufs – le jaune comme le blanc – comme le poisson. De l’autre côté, il n’est pas plus démontré qu’une introduction précoce entre 4 et 6 mois ait un effet préventif réel même si certaines études vont en ce sens. Cela vaut pour tous les enfants, qu’ils soient ou non à haut risque.
Si vous êtes angoissé(e) à l’idée, parlez-en avec votre pédiatre. Il peut vous recommander de consulter un allergologue spécialisé pour les enfants. Celui-ci pourra évaluer s’il y a lieu ou non de pratiquer des prick-test avant d’entamer la diversification alimentaire. Mais en général, ils ne sont pas recommandés sans avoir déjà tenté d’introduire l’aliment par voie orale.
Le matériel pour la diversification alimentaire
Plusieurs accessoires de puériculture peuvent faciliter le passage de l’alimentation liquide vers l’alimentation solide.
La chaise haute
Il existe une foule de modèles de chaise haute et il est difficile de faire son choix. Dans tous les cas, s’équiper est indispensable une fois que vous entamez la diversification. C’est encore plus vrai pour la DME où bébé doit se tenir en position bien droite dans son fauteuil. Une bonne assise est un aspect important pour les repas de bébé.
Vous pouvez acheter une chaise haute fixe qui ne remplit que cette fonction ou opter pour une chaise haute évolutive plus onéreuse. Celle-ci doit disposer d’un système de harnais en 3 ou 5 points pour sécuriser votre enfant. Dans un vide-grenier, sur un site de petites annonces ou en magasin, privilégiez un modèle assez récent. Vous aurez ainsi plus de chance qu’elle soit conforme aux normes de sécurité actuelles NF S54-007, notamment pour la hauteur du dossier (plus de 35 cm). Enfin, pour le confort de votre enfant, veillez à ce que la chaise soit dotée d’un repose-pieds. En effet, celui-ci contribue à ce que bébé adopte une bonne posture où le haut de son corps est bien stable. Ainsi la déglutition se réalise en toute sécurité.
Comment choisir la première cuillère de bébé ?
Pour nous adultes, cela peut paraître un sujet anodin. Mais mettez vous cinq minutes à la place de votre nourrisson. Il a goûté jusqu’ici au plaisir du sein et du lait maternel, chaud et doux. Même nourri au biberon avec du lait infantile, l’aspect des tétines, leur souplesse et leur texture cherchent à se rapprocher le plus possible de l’original 🙂 Donc votre enfant a l’habitude de manger via un médium qui lui est agréable.
La diversification alimentaire suppose l’introduction dans sa bouche d’un nouvel instrument : la cuillère si vous n’optez pas pour la DME. Pour faire de sa nouvelle aventure sensorielle un succès, mieux vaut choisir cet outil avec le plus grand soin. On évite au départ d’opter pour la cuillère en métal un peu trop froide ! Dans quelques mois, elle lui servira pour apprendre à se nourrir lui-même. Elle doit donc être plutôt légère pour ses petites mains encore maladroites.
Je ne souhaite pas recommander une marque plutôt qu’une autre. En revanche, j’attire votre attention sur deux aspects sur lesquels votre vigilance doit s’exercer :
- La composition de la cuillère : céramique, caoutchouc, plastique ou silicone… vous trouverez de tout. Pour Stanislas, nous avons opté pour le silicone qui nous a semblé mieux adapté à ses gencives de bébé. Doux et souple, il facilite cette phase de transition. C’est aussi un matériau incassable qui passe facilement au lave-vaisselle. Faites toujours attention que vos objets en plastique soient étiquetés « sans BPA ».
- Taille, forme, couleur : privilégiez ce qui est le plus adapté à un tout-petit. Une forme la plus arrondie possible pour ne pas heurter bébé, des couleurs pour éveiller sa curiosité, surtout proposez lui une cuillère à café voire à moka, encore plus petite. D’abord pour lui donner des quantités raisonnables à chaque « bouchée » et aussi pour respecter la taille de ses mains !
Enfin pour le familiariser à ce nouvel outil, n’oubliez pas de lui laisser un exemplaire de la cuillère. Il va la mettre à la bouche pour se l’approprier ! Mais cela peut prendre un peu de temps… Il ne va pas du jour au lendemain manger à la cuillère comme un seul homme. Il pourra certains jours recracher ce qu’il vient de manger ou carrément refuser la cuillère. Faites preuve de patience, comme toujours 😉
Vous pouvez aussi consulter cette vidéo de « La Maison des maternelles » pour des informations complémentaires sur le sujet.
Le rehausseur pour les parents nomades
Un autre équipement intéressant consiste à s’équipe d’un rehausseur doté d’attaches universelles. Cela lui permet de s’adapter sur n’importe quelle chaise. Plutôt pratique pour se déplacer chez des amis, dans la famille ou même au restaurant. De plus, ces modèles sont souvent conçus pour un mode de vie nomade et ils sont donc légers. Nous avions même trouvé un rehausseur dont les sangles se transformaient former un sac à dos. Notre petite crapule était très fière de transporter lui-même sa chaise sur son dos !
Un bavoir récupérateur pour limiter le carnage !
Au départ, nous ne connaissions pas ce type de bavoir avec Papa Crapule. Nous avons longtemps utilisé des bavoirs en tissu qui finissaient au lave-linge après chaque repas. Nous avons découvert tardivement le bavoir récupérateur et avons trouvé cette option très pratique. Certes, le matériau est en plastique/silicone mais c’est pour un usage durable et vous pouvez facilement le donner autour de vous pour qu’il continue de servir ensuite. Avec un seul bavoir, vous pouvez faire tous les repas de votre bambin pendant les deux prochaines années.
Bien sûr, le sol de votre cuisine va souvent devoir être nettoyé quotidiennement, surtout au début où bébé va faire tomber très souvent ses aliments. Pour les risques de projection plus large, vous pouvez vous équiper d’une nappe ou d’une toile cirée que vous disposez aussi au sol avant les repas.
Si vous souhaitez approfondir le sujet des achats à réaliser pour faciliter la diversification, vous pouvez consulter notre article consacré au sujet.
Faciliter la diversification alimentaire : 9 conseils de bon sens
Au delà des objets, quelques principes méritent d’être rappelés en conclusion de ce billet.
- Ne proposer qu’un seul changement à la fois. Au départ, faites lui goûter un nouvel aliment tout seul. Si vous voyez qu’il n’apprécie pas trop, vous pouvez essayer de le mélanger à un aliment déjà apprécié.
- Commencer à introduire de nouveaux aliments d’abord à midi car ils sont moins fatigués et plus réceptifs à la nouveauté qu’en fin de journée au dîner.
- Continuer à faire du repas un moment de plaisir ! Quand il tête ou boit son biberon, votre enfant bénéficie d’une très grande proximité, d’un quasi corps à corps. Peut-être qu’il va accepter d’être dans sa chaise haute sans sourciller car il a envie de jouer aux grands. Mais peut-être que la transition va nécessiter votre imagination pour changer progressivement ses habitudes. Dans tous les cas, restez enjoué(e) au moment des repas pour que cela reste un moment agréable de partage.
- Proposer des quantités croissantes : commencez bien sûr par de petites quantités.
- Varier les saveurs pour proposer une palette la plus large possible, tout en respectant les saisons car les fruits et légumes cueillis à maturité ont alors leur meilleur goût.
- Représenter les mêmes saveurs quelques jours plus tard sans insister en cas de refus. Il faut parfois jusqu’à 15 ou 20 fois pour apprécier une nouvelle saveur.
- Ne pas forcer l’enfant qui refuse de manger. Respecter son rythme en priorité.
- Encourager et féliciter votre enfant : il fait des efforts pour apprendre une nouvelle manière de manger !
- Limiter les distractions pour proposer un environnement calme pour prendre les repas.
En complément à cet article, je vous invite à consulter mon billet relatif à l’alimentation des bébés de la naissance à 12 mois. Enfin, vous pouvez aussi aller faire un tour sur la section « le coin des bambins » qui regorge d’idées pour faire manger de tout à nos chères crapules !
FAQ sur la diversification alimentaire
Il est recommandé de débuter la diversification de l’alimentation des enfants nés à terme et en bonne santé entre la 17ème semaine (au terme du 4e mois) au plus tôt et la 26ème semaine (au terme du 6e mois) au plus tard. L’introduction progressive d’autres aliments commence en général par des petites purées de légumes cuits vapeur en soupe ou en purée sans ajout de sel.
Concernant les quantités, les recommandations sont assez limitées. Votre bébé ne craint pas un excès de légumes ou de fruits. Il faut surtout être attentif aux quantités pour les protéines (viande, œuf) pour éviter d’en donner en excès. Suivez les recommandations disponibles dans le carnet de santé de votre enfant. Veillez à augmenter les quantités progressivement quand vous introduisez un nouvel aliment.
L’introduction progressive d’autres aliments commence en général par des petites purées de légumes cuits vapeur en soupe ou en purée sans ajout de sel.
Depuis 2001, l’OMS recommande de commencer la diversification alimentaire à partir de l’âge de 6 mois. A partir de cet âge là, il convient de modifier l’alimentation des bébés pour compléter l’allaitement maternel qui n’est plus suffisant pour couvrir les besoins nutritionnels de l’enfant.
Il n’y a pas de règle en la matière. Vous pouvez commencer par la carotte, un peu sucrée, ou la courge qui donne une purée onctueuse et plus facile à avaler.
Références & sources sur la diversification alimentaire
- Alimentation du nourrisson et du jeune enfant
- Jeunes enfants de 0 à 3 ans : du lait à la diversification
- Pratiques des médecins généralistes et des pédiatres libéraux en Moselle en matière d’allaitement et de diversification alimentaire dans la première année de vie
- Alimentation et besoins nutritionnels du nourrisson et de l’enfant
- La diversification alimentaire de l’enfant : à la recherche du bon sens oublié
- L’exposition alimentaire et la prévention des allergies chez les nourrissons à haut risque
- Les allergies
- « Allergies alimentaires : état des lieux et propositions d’orientations »