[Dossier Allaitement] Le sevrage : mes conseils pour un arrêt de l’allaitement en douceur

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PAR Alexandra Fray

Depuis sa naissance, vous allaitez avec plaisir votre bébé. Mais voilà, par choix ou par nécessité, il est temps de passer au sevrage. Étape importante dans la vie de la maman et de son bébé, le sevrage ne doit pas être une formalité comme une autre. Accompagner son bébé dans ce changement et le comprendre est essentiel pour que cette transition se déroule au mieux. Voici donc quelques conseils pour un sevrage réussi ainsi qu’un bébé et une maman épanouis.

Le sevrage, une étape importante dans la vie de bébé mais aussi de sa maman

On peut penser que le sevrage ne concerne que le nourrisson or, c’est loin d’être le cas. Sa maman est, elle aussi, concernée par ce changement qui va faire évoluer leur relation. Finis le peau à peau et ce petit moment rien qu’à eux. Qu’importe la raison, le sevrage doit se dérouler en douceur pour ne pas brusquer le bébé et ne pas faire culpabiliser sa maman.

Voici les raisons qui poussent à arrêter l’allaitement et à sevrer son bébé :

  • reprise du travail ;
  • manque de lait ;
  • lait pas assez nutritif ;
  • la maman ou le bébé ne veut tout simplement plus.

Sevrage naturel ou programmé : un choix qui vous appartient

Le sevrage naturel

On parle de sevrage naturel lorsque c’est le bébé qui décide de lui-même d’arrêter de prendre le sein. La diversification alimentaire ou le fait d’attendre un autre bébé en sont les raisons. Dans le premier cas, il trouve tout ce dont il a besoin dans les aliments solides pour bien se développer ; dans le second cas, le lait change de goût et ne plaît plus à votre bébé.

Repérez les signes avant-coureurs : bébé repousse le sein, ne tète pas ou ne tète pas longtemps. Si c’est sa décision, acceptez-la même si vous auriez préféré que l’allaitement se poursuive encore quelque temps. Votre sevrage n’en sera que mieux vécu.

Le sevrage programmé

La reprise du travail est la principale raison qui pousse les mamans à sevrer leur bébé. Le quotidien sera pour vous plus facile à gérer. Comme nous le verrons un peu plus bas, le sevrage varie entre quinze jours et un mois (c’est une moyenne). Vous devez donc vous y prendre ni trop tôt ni trop tard pour que le sevrage se fasse en douceur pour tous les deux.

Allaitement à la demande : quel impact sur le sevrage ?

Si vous avez fait le choix d’allaiter votre bébé à la demande, le sevrage sera appréhendé d’une autre manière. Votre bébé a l’habitude de téter selon ses besoins et ses envies, il sera donc plus compliqué de supprimer une tétée « programmée ». Néanmoins, avec le temps, un rythme s’installe quand même où vous pouvez organiser votre journée. De même, en grandissant, votre bébé sera davantage en mesure d’attendre entre deux tétées et vous pourrez ainsi commencer le sevrage.

Le travail ne rime pas avec sevrage !

Ce n’est pas parce que vous vous reprenez le travail que vous devez stopper l’allaitement. Il suffit de trois tétées quotidiennes pour entretenir la lactation. Vous pouvez donc très bien conserver la tétée du matin, de fin d’après-midi et du soir. Si celle de fin d’après-midi ne colle pas avec votre organisation, vous pouvez compenser en tirant votre lait au travail. Tirer son lait ou allaiter à hauteur d’une heure par jour sur son lieu de travail est un droit accordé aux mamans allaitantes. Cela vous permet donc de maintenir ce lien si particulier avec votre bébé autant de temps que vous le souhaitez, ou que bébé le désire bien sûr.

Les étapes pour sevrer bébé en douceur

Combien de temps dure le sevrage ?

Il n’y a pas de durée exacte, car chaque couple bébé/maman le vit différemment. Le principal est d’être à l’écoute de votre enfant et de prévoir quand même une marge de sécurité dans le cas où il serait un peu réfractaire au changement. En moyenne, comptez entre deux et quatre semaines.

Prendre le temps est donc important pour sevrer bébé, mais lui expliquer pourquoi ce changement, l’est tout autant. Lors des tétées, faites-lui part de votre décision et de la façon dont vous allez vous y prendre. Dites-lui que vous l’accompagnerez au mieux dans cette transition et que vous respecterez son choix quoiqu’il arrive.

Suppression progressive des tétées

Ne faites pas l’erreur d’arrêter l’allaitement du jour au lendemain. Votre bébé ne comprendrait pas et vous, vous feriez face à de nombreux engorgements. Une situation loin d’être confortable pour tous les deux. L’idéal est de supprimer les tétées progressivement, et une par une surtout, en commençant par celles de la journée. Les tétées du matin et du soir doivent en effet être les dernières, car elles correspondent à des moments spéciaux dans la vie de votre bébé : le réveil en douceur et le réconfort avant d’aller se coucher.

La tétée de l’après-midi est généralement la toute première à être supprimée. Puis attendez au moins deux ou trois jours avant de réduire de nouveau. Pensez également à alterner sein et biberon. Pour aider votre bébé à faire la transition, voici deux conseils : préparez les biberons avec votre lait et utilisez des tétines physiologiques.

Les bons gestes pour donner le biberon

Lorsque vous donnerez le biberon, continuez de le regarder, de lui parler, de le caresser comme vous le faisiez lorsqu’il prenait le sein. Garder ces liens est essentiel pour aider votre bébé à accepter ce changement. Essayez également de trouver une position similaire à celle de l’allaitement tout en maintenant le biberon de façon horizontale. Pendant cette période, la patience est de rigueur.

Modification de certaines habitudes

Pour votre bébé, téter est régi par certaines habitudes. Être installé dans tel fauteuil, être dans telle pièce, etc. Afin de différencier la tétée du biberon, changer de place et de lieu peut être opportun. Certaines mamans évitent également de porter des vêtements d’allaitement lorsqu’elle propose le biberon à leur bébé.

On fait participer le papa !

Si malgré tout votre bébé refuse de boire son biberon, essayez avec une tasse munie d’un bec verseur. Ou sinon, encore mieux, pourquoi ne pas faire le relais avec son papa ? C’est un bon moyen pour lui de partager d’autres instants avec son père que celui des câlins ou du coucher par exemple. Et surtout, quittez la pièce pour ne pas interférer dans cette nouvelle relation.

Papa donnant le biberon

Gare aux engorgements !

Depuis plusieurs mois, votre corps produit du lait pour nourrir votre bébé. N’oubliez pas que tant que vous allaitez, au moins trois tétées par jour, la lactation se fait. En supprimant donc les tétées progressivement, il n’est pas surprenant de faire face à des engorgements au début du sevrage. Ces derniers peuvent en outre entraîner une mastite, une inflammation infectieuse ou non du sein. Soyez donc vigilante et à l’écoute de votre corps.

Pour soulager vos seins en cas d’engorgement, il suffit de faire couler un peu de lait en faisant un massage aréolaire. On appelle cela exprimer son lait. Mais attention à ne pas en faire couler trop, au risque de relancer la lactation. Attendez la fin de l’engorgement, soit quelques jours, avant de supprimer une autre tétée.

Et si bébé refuse catégoriquement le sevrage ?

Vous avez pris votre temps, vous avez respecté les envies de votre bébé, vous avez essayé plusieurs méthodes, mais rien n’y fait. Bébé ne veut pas être sevré. Que faire dans ce cas ? Rien ne sert de l’affamer – une idée contre-productive d’ailleurs – vous risqueriez de le perturber et vous, de vous sentir encore plus mal. La seule chose à faire est d’attendre. Continuez à lui expliquer pourquoi il doit arrêter de téter, que vous serez toujours là pour lui, que votre amour est tout aussi grand, etc. Avec le temps, il acceptera.

Derniers conseils

Pour être réussi, le sevrage doit se dérouler dans des conditions optimales afin de perturber le moins possible votre bébé. Certains moments de la vie sont donc moins favorables pour entamer cette démarche. Par exemple, si vous prévoyez de déménager, décalez le sevrage le temps d’être confortablement installé dans votre nouveau chez-vous. Idem, si vous soupçonnez des risques d’allergie(s), parlez-en d’abord à votre médecin.

Si vous-même ou votre bébé êtes malades, ce n’est pas le bon timing pour passer au biberon, surtout que le lait maternel ne pourra que lui être bénéfique en raison de ses qualités immunologiques. De même, si votre petit bout est en pleine poussée dentaire, évitez-lui une contrainte supplémentaire. Le fait d’être contre vous, de téter le rassure et le soulage.

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Alexandra Fray
Bonjour, je m'appelle Alexandra et j'ai une double casquette : celle de rédactrice web et de correctrice indépendante. J'ai 2 enfants : un 15 ans et une 6 ans (presque 7 !). J'apprécie tout particulièrement les voyages et la lecture, et depuis 3 ans je prends plaisir à cultiver mon petit potager. J'attache aussi une attention particulière à l'écoresponsabilité :-)

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